AUTOGRAPH COMPLETE DRAFT OF “THE RIGHT OF WOMAN”: Major manuscript on gender equality and women's empowerment by the most famous French writer of the 19th century

HUGO (Victor). AUTOGRAPH COMPLETE DRAFT OF "THE RIGHT OF WOMAN". [Jersey, July 1853.] 2 pages in-folio, 27,2 × 21,5 cm (uneven).

Complete draft and only known manuscript of Victor Hugo's speech at Louise Julien's funerals in Jersey in July 1853. An exceptional document in which one of the greatest writers of the nineteenth century advocates for equal rights for women and men ("The eighteenth century proclaimed men's rights; the nineteenth will proclaim women's rights"). It was later published with the title "the Right of Woman".

Detailed description in French:

HUGO (Victor). MANUSCRIT DE TRAVAIL DU " DISCOURS SUR LA TOMBE DE LA CITOYENNE LOUISE JULIEN, PROSCRITE, MORTE À JERSEY ". [Jersey, juillet 1853.] 2 pages in-folio, 27,2 × 21,5 cm (petit manque sur un bord).

Brouillon autographe complet (présentant quelques variantes avec le texte imprimé) de ce discours publié en plaquette à Jersey en 1853 et repris dans Actes et paroles sous le titre " le Droit de la femme ". Nous ne connaissons pas d'autre manuscrit de ce texte, à l'exception de deux courts passages copiés par Juliette Drouet, dont l'un annoté par Victor Hugo, dans les collections de la Bibliothèque nationale de France (recueil NAF 24778, pièces 371-372), ni d'épreuves corrigées.

Il s'agit de l'un des trois discours prononcés à Jersey par Victor Hugo lors d'obsèques de proscrits républicains. Celles de Louise Julien se tinrent le 26 juillet 1853.

Si les brouillons partiels (" copeaux ", barrés après copie du texte, caractéristique que l'on retrouve ici) de Victor Hugo sont relativement courants hors des collections publiques, les épreuves corrigées complètes et les manuscrits complets sont beaucoup plus rares. Les oraisons funèbres de Jersey, voire certains autres discours, semblent, de ce point de vue, avoir bénéficié d'un destin particulier. En effet, hormis ce manuscrit, vraisemblablement celui qui figurait dans la collection de Pierre Duché (vente du 20 mars 1972, partie du lot 125), ce qui peut laisser penser qu'il provient de celle de Juliette Drouet, nous possédons des épreuves corrigées du discours pour Félix Bony (quinzième vente Sickles, lot 6427), et il existe un manuscrit du discours pour Jean Bousquet dont nous ignorons la localisation actuelle. Un jeu d'épreuves corrigées d'un autre discours politique important, celui prononcé le 21 août 1849 à l'ouverture du Congrès de la Paix, a été acquis par préemption par la Bibliothèque nationale de France lors de la deuxième vente de la bibliothèque de Pierre Bergé (8 novembre 2016, lot 283).

Si les imprécations à l'égard du Second Empire sont communes à ces trois discours de Jersey (dont des passages reflétant la foi du poète suscitaient toutefois l'hostilité de certains proscrits), celui pour Louise Julien se distingue, après le récit pathétique du martyre de la défunte, par un ton que nous pourrions qualifier de résolument féministe, et si prophétique qu'il demeure d'actualité cent septante années plus tard. C'est assurément l'un des textes les plus remarquables et les plus forts de l'œuvre politique du poète. Faute de place, citons simplement quelques phrases :

" Ce n'est pas une femme que je vénère dans Louise Julien, c'est la femme, la femme de nos jours, la femme digne de devenir citoyenne […] Amis, le rôle de la femme sera grand dans l'avenir, mais quel magnifique prélude à ce rôle que de tels martyres si vaillamment endurés ! Hommes et citoyens, vous tous qui m'entendez ici, nous avons dit plus d'une fois dans notre orgueil : le dix-huitième siècle a proclamé le droit de l'homme ; le dix-neuvième siècle proclamera le droit de la femme ; mais il faut l'avouer, citoyens, nous ne nous sommes pas hâtés, beaucoup de considérations, qui étaient graves, j'en conviens, et qui voulaient être mûrement examinées, nous ont arrêtés ; et au moment où je parle, au point même où le progrès est arrivé, parmi les meilleurs républicains, parmi les démocrates les plus vrais et les plus purs, bien des esprits excellents hésitent encore à reconnaître dans l'homme et dans la femme l'égalité de l'âme humaine, et, par conséquent, l'assimilation, sinon l'identité complète des droits civiques. "

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